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Les menaces




Peu d’études ayant encore été menées sur la Grande Mulette, l’espèce et ses besoins vitaux restent encore méconnus des scientifiques. Il est ainsi difficile de statuer avec certitude sur les raisons de son déclin rapide.

Plusieurs facteurs peuvent cependant être identifiés comme possibles perturbateurs de sa bonne santé :
 
  • La quasi disparition ou forte raréfaction des poisson-hôtes permettant aux moules de se reproduire : l’Esturgeon Européen et la Blennie fluviatile pour les populations méridionales.
 
  • La dégradation des sédiments et la destruction des habitats : pollution, canalisation, dragage, extraction de granulats mais aussi l’envasement lié aux activités humaines : impact de l’agriculture intensive, des barrages… sur la qualité et la quantité des sédiments ainsi que sur leur transit ;
 
  • La surpêche : Du 18 au 20ème siècle,  la Grande Mulette était pêchée pour sa nacre et commercialisée pour la production de boutons de manchettes ou de manches de couteaux.
 
  • La fragmentation des populations : L’absence de continuité écologique entraîne un appauvrissement génétique pouvant mener à une perte de biodiversité.
 
  • Les obstacles (seuils et barrages)  empêchent la libre circulation des poissons migrateurs et des sédiments, réduisent la vitesse de l’eau et détruisent l’habitat en amont des cours d’eau par envasement, et en aval par érosion des fonds.
 
  • La pollution de l’eau : Les activités agricoles ou industrielles peuvent entraîner des rejets polluants qui gagnent les fleuves et rivières et qui peuvent se révéler toxiques pour Margaritifera auricularia.
 
  • Le changement climatique : Les effets attendus du réchauffement climatique sont la diminution des débits et le réchauffement de l’eau, qui augmentent les effets de l’eutrophisation en été (augmentation de la production végétale) et l’envasement, deux causes de destruction d’habitats.
 
  • Les espèces invasives introduites telle que la Jussie ou les moules zébrées, toutes deux néfastes au bon développement de la grande mulette et potentiellement d’autres espèces qui pourraient être porteuses de maladies pour la Grande Mulette


Des études et recensements ont été menés sur différentes stations où vit une partie de la population de la Vienne et de la Creuse. Elles révèlent une diminution des effectifs de près de 60% des effectifs sur ces 10 dernières années, pouvant aller jusqu'à 95% pour certaines stations. Cette diminution a fortement augmenté ces trois dernières années bien que les causes de cette disparition soient encore inconnues. Cela traduit l’urgence d’étudier l’espèce afin de pouvoir agir pour la protéger et restaurer les populations.