Avancement du projet
Le projet LIFE Grande Mulette se termine !
Le projet LIFE se termine de manière anticipée à la fin de l’année 2018. En effet, le dévasement de la Charente (action C2) ne pourra se faire dans les temps du projet (avant juin 2022). Les autres actions menées ont en grande partie atteint leurs objectifs. Ainsi, pour des raisons de montage et de risque financier, l’Université a fait le choix de terminer de manière anticipée le projet.
Cependant, l’Université continue d’animer le Plan National d’Action de l’espèce avec le CETU Elmis Ingénieries (voir onglet PNA) et poursuivra le travail de recherche et de suivi de l’espèce au travers d’autres actions ou d’autres projets.
Contact : nina.richard@univ-tours.fr
Bilan de la reproduction pour l’année 2018
Cette année 2018 a été riche en réussite puisque nous avons testé deux espèces de poissons hôtes avec un grand succès.
Nous estimons avoir récolté près de 40 000 juvéniles cette année.
Nous avons ainsi démontrés que le silure (Silurus glanis) et la lamproie marine (Petromyzon marinus) sont bien des espèces hôtes pour la Grande Mulette et permettent le développement complet des glochidies. La Grande Mulette peut ainsi se reproduire avec 4 poissons hôtes (avec l’épinoche et l’esturgeon) ce qui en fait finalement une espèce plutôt généraliste.
Et pour la première fois en France nous avons pu réintroduire 2000 juvéniles sur une station préexistante de la Vienne. Ces juvéniles mesurent 250µm en moyenne et à l’âge d’un an ils ne mesureront que 3mm. De plus ils s’enfoncent dans les sédiments les premières années de leur vie.
Le succès de cette réintroduction ne pourra être vérifié que dans quelques années !
Colloque de clôture du projet LIFE Grande MULETTE
le 24 septembre 2018
Le Projet européen LIFE Grande Mulette mené par l'Université depuis 2014 touche à sa fin et c'est le moment de faire le bilan. Cette journée sera consacrée à la présentation des actions et résultats de ces 4 années de travaux en présence de nombreux partenaires, acteurs et gestionnaires. Le film sur la Grande Mulette, produit en interne par la DPNM, sera également diffusé en avant première.
Au programme :
9h-12h : présentations scientifiques autour de la Grande Mulette
14h-17h: présentations du film, des partenaires du projet, du bilan du projet et des perspectives pour la suite
Lieu : 11 quai Danton à Chinon de 9h à 17h30
Entrée libre sur inscription : laure.morisseau@univ-tours.fr
2017 : De belles avancées pour l’élevage des juvéniles de grande mulette
Août 2017 : De belles avancées pour l’élevage des juvéniles
En Mars 2017 nous avons récupéré 35 « reproducteurs »: 30 moules adultes sur la Charente à Port d’Envaux (17) et 5 moules dans la Creuse. Cette opération a pu se faire grâce au partenariat avec le club de plongée de Chinon que nous avons reconduit chaque année depuis 2016.
L’infestation a pu se faire dans nos « roulottes mobiles » sur les esturgeons. Mais les mulettes de Creuse ont donné très peu de glochidies. Cependant avec celles issues de Charente, nous avons pu réaliser des tests et répondre à plusieurs questions concernant l’amélioration des pratiques d’élevage et de reproduction (infestation, alimentation, substrat…).
Malgré une récolte de juvéniles en deçà des espérances (3 700 individus) et un taux de mortalité très important, nous avons fait de grands progrès dans le maintien de ceux-ci puisque nous avons réussi à les maintenir pendant au moins 100 jours ce qui est une première pour des grande mulettes françaises !
Avant la mise en élevage dans les auges, les juvéniles mesuraient près de 600µm. Ils vont maintenant grandir dans les sédiments jusqu’au printemps 2018.
La recherche sur un poisson hôte alternatif à l’esturgeon avance.
En 2016 et 2017, des pêches électriques scientifiques ont eu lieu afin d’observer les branchies de différents poissons présents dans la Creuse et la Charente au moment de l’émission des glochidies
1063 poissons sont donc « passés à la loupe » afin de rechercher des enkystements dans les branchies. Il a ensuite fallu identifier si ce sont des glochidies de grande mulette ou d’autres espèces de naïades (ou bien des parasites). Un sacré travail !
Des résultats surprenants nous ont amené à tester un poisson hôte plutôt inattendu : l’épinoche.
Présente sur la Charente, elle ne l’est que sur les affluents de la Vienne et la Creuse, ce qui brouillait les pistes pour l’identifier comme poisson hôte à priori !
Nous avons donc réalisé des infestations d’épinoches en laboratoire en 2017 et nous avons pu ainsi obtenir des juvéniles !
L’épinoche est donc bien un poisson hôte pour la Grande Mulette. Si elle peut convenir aux mulettes de Charente, le nombre de juvéniles qui en tombent reste faible et elle n’est pas sur les mêmes habitats que les mulettes de Vienne et de Creuse.
Nous testerons donc d’autres espèces hôtes potentielles en 2018.
Les laboratoires mobiles, conçus spécialement pour les besoins du projet, et créés par l'entreprise Castex de Joue Les Tours, permettront de faire de la reproduction de Grandes Mulettes et des recherches scientifiques sur l'espèce.
Ils ont été conçus en intégrant les différentes réflexions des chercheurs associés à ce programme européen afin d’être tout à fait adaptés aux recherches scientifiques menées dans le cadre du projet. De même, "leur conception a intégré les requis de la règlementation animalerie" explique Yann Guerez, responsable technique de la conception et de l’installation de la station de reproduction.
Ces roulottes abriteront en effet les bassins et aquariums pour la maintenance des moules et poissons. L’ensemble des dispositifs de contrôle de la qualité de l’eau, de l’air et de la température viendront compléter ce matériel : les différents filtres de chaque bassin, un système d’alarme pour contrôler les paramètres oxygène et température des bassins, etc.
Les laboratoires sont en cours d'installation, des photos de l'intérieur suivent prochainement !
Les juvéniles, jeunes Grandes Mulettes nées fin mai à Chinon, ont grandi de 150 microns en 2 mois !
Ci-dessous une vidéo vue au microscope d'un spécimen de juvénile cherchant des sédiments avec son pied afin de s'y enfouir.
Durant une période d'un mois, l'équipe LIFE a collecté et filtré l'eau des différents cylindreaux abritant les esturgeons afin de récupérer les juvéniles de Grandes Mulettes. Et en ce mi mois de juin 2016, 28 000 juvéniles de Grande Mulettes ont été comptabilisés!
Ces juvéniles sont aujourd'hui élevés dans des auges et resteront plusieurs années afin de pouvoir acquérir en forces et pouvoir affronter une réintroduction sans être affaiblis.
21 MAI 2016 : PREMIERS JUVENILES
Les premiers juvéniles de Charente se sont décrochés des branchies des esturgeons !
Ce samedi 21 mai, les premiers juvéniles de Charente se sont détachés des branchies des esturgeons : on en comptabilise à ce jour 7 vivants. Après récolte ils ont été placés dans une auge dans laquelle ils seront maintenus plusieurs années afin de tenter de leur faire prendre des forces et pouvoir être réintroduits en milieu naturel.
Différents types de maintenance sont menés afin de permettre aux chercheurs d’étudier l’évolution des juvéniles suivant leur environnement :
- Une première auge contient des sédiments naturels de Creuse non stérilisés avec tous types de granulométrie, ainsi que de l’eau de Vienne non traitée en circulation.
- Deux autres auges contiendront des sédiments en provenance d’une sablière. Ces sédiments à dominance de sable, seront stérilisés et étuvés, et l’eau de la Vienne filtrée avec ouate, UV et charbon.
Auge d’élevage Filtration des auges Trémis empêchant les juvéniles
de passer dans le système de filtration
AVRIL 2016 :
Emission de glochidies par des individus de Grande Mulette de Charente
Les premiers individus de Mulettes de Charente ont émis des glochidies début avril, les autres ont suivi dans la foulée quelques jours plus tard. Il est à noter une différence de temporalité dans l’émission des individus de Grande Mulette de Creuse qui ont émis des glochidies à une quinzaine de jours d’intervalles.
Plusieurs des glochidies émises étaient non viables. Les infestations ont tout de même pu débuter avec les individus viables.
Infestations
Les esturgeons ont ainsi été mis en contact avec les glochidies émises par les Mulettes (substance blanchâtre visible sur la photo ci-dessus) dans un petit récipient afin que ces dernières puissent s’aggripper aux branchies des esturgeons.
Cylindreaux pour l’élevage des esturgeons
Bassins pour l’élevage
Filtres
Chaque cylindreau est équipé de deux filtres permettant de contrôler la qualité de l’eau des poissons. Le premier, en bleu est un filtre cartouche à 90 microns empêchant le passage de mulettes lors du relarguage dans les filtres externes.
Le second filtre, en noir et caché sous le cylindreau sur la photo, est composé de quatre paniers de filtration:
TROISIEME PANIER : Des mousses de filtration et du charbon actif composent le troisième panier afin de filtrer toute contamination chimique de l’eau en absorbant les substances toxiques et évitant qu’elles soient rejetées dans l’eau.
QUATRIEME PANIER : Le quatrième panier enfin contient deux niveaux de mousses de filtration plus grossière que la ouate, ainsi qu’un niveau de ouate.Ces filtres assurent le bon équilibre biologique de l’eau des esturgeons et permettent de ce fait d’assurer la bonne croissance des mulettes.
Tableau électrique de l’animalerie
L’animalerie est alimentée électriquement par un TGBT (tableau éléctrique), sécurisé en cas de coupure réseau par un groupe électrogène muni d’un dispositif automatique de mise en route.
Groupe électrogène
Système d’alarme
Enfin, pour parfaire la sécurité de filtration de l’animalerie, cette dernière est reliée à un système d’alarme « aqualarm » permettant une surveillance en continu des paramètres oxygène et température dans tous les bassins de l’animalerie, et l’émission d’un message d’alerte à l’équipe LIFE en cas de chute des taux programmés en oxygène.
La taille de ceux-ci (environ 200μm une fois recueillis) et la croissance très lente de l’espèce rendent les comptages difficiles une fois les juvéniles mis en élevage dans les canaux artificiels.